Le voile se lève sur l’organisation des Assises gouvernementales sur l’enseignement supérieur et la recherche. Ainsi le nombre de participants aux Assises régionales pourra dépasser le nombre de 50 à 100 initialement envisagé. De même, le rapporteur territorial, destinataire exclusif des contributions individuelles, devra encourager des débats préparatoires sous quelle que forme que ce soit (sic !), même si ces débats restent à l’initiative des responsables locaux. On ne saurait avoir vision plus ample du débat démocratique.
Le dispositif retenu est profondément corseté, étatiste. Il institutionnalise un tête à tête meurtrier entre exécutifs régionaux et chefs d’établissements universitaires. Il n’est pas concevable de prolonger ainsi la loi LRU par la territorialisation de l’enseignement supérieur dont le caractère national ne serait qu’une coquille vide, la logique de service public abandonnée définitivement.
La « nouvelle ambition pour la recherche » contient diverses incongruités dont « la science pour la diplomatie » est l’un des fleurons. Mais surtout, ni bilan critique des années de plomb Sarkozy-Pécresse, ni mesures réparatrices ne sont au programme. Les moyens sont absents : on anticipe ainsi l’application des traités européens « austérité ad vitam aeternam », avant tout débat national.
Heureusement, la communauté scientifique commence une mobilisation qui porte loin ; elle exige la remise à plat de l’ensemble des contre-réformes du quinquennat précédent. Le Front de gauche, au sein duquel le PCF prend une part déterminante, lance un Atelier législatif décentralisé lors de la Fête de l’Humanité. Il y convie toutes celles et ceux qui considèrent que l’enseignement supérieur et la recherche publics doivent constituer un exemple de service public efficace, ouvert au monde, pleinement démocratique, agent actif de l’appropriation collective de la connaissance en mouvement, décisif pour définir des parcours de réussite novateurs, antipode du « socle commun » du MEDEF condensé en trois mots : « »compétitivité, profit, management entrepreneurial ». Le PCF et les parlementaires du Front de gauche seront d’une détermination totale pour mettre le cap à gauche.
