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Le Front de Gauche reçu au Ministère de la recherche

 

Une délégation du Front de Gauche composée de représentants du PCF, du PG et de République et Socialisme a été reçue le mardi 18.09 par deux conseillers ministériels : conseiller parlementaire et conseiller social, vie étudiante et culture scientifique et technique. Dès la nomination de Mme Fioraso au Ministère de l’ESR, le Front de Gauche lui avait adressé une lettre (publiée dans XYZ n° 9 septembre 2012), demandant cet entretien. Nous avons considéré la réponse positive du Ministère, même avec retard, comme un signe positif. Notre impression après cette rencontre était que nous avons été écoutés, sans aucune certitude d’être entendus. Cependant, nous avons eu un temps suffisant pour exposer nos idées et nos demandes, ce qui tranche avec les auditions expéditives des Assises. Le seul conseiller resté jusqu’au bout, le conseiller parlementaire, s’est efforcé de souligner ce qu’il considérait comme des points d’accord  entre le Front de Gauche et le gouvernement, tout en ne donnant pas de réponse précise concernant nos nombreux désaccords de fond.

Nous avons plus particulièrement insisté sur le bilan critique des dégâts de la politique instaurée par la droite, à faire tout de suite car le saccage est profond. Seulement ainsi nous éviterons un énième plan superficiel pour l’ESR qui ne corrigera rien et ne fera que du saupoudrage, sans répondre aux attentes fortes de la communauté scientifique. C’est un préalable qui manque aux Assises.

Nous avons été particulièrement fermes sur la suppression de la niche fiscale de taille que constitue le Crédit Impôt Recherche (CIR) et le reversement des sommes énormes qui lui sont consacrées aux laboratoires publics de recherche. Nous avons souligné que la recherche industrielle innovante, notamment les PME, ont besoin de financements et de collaborations fructueuses avec le public, non de crédit d’impôt qui ne profite qu’aux grands groupes. La banque publique d’investissements, nous a-t-on répondu, l’assurera. Mais alors pourquoi garder le CIR ? Question restée sans réponse.

Nous avons souligné qu’il faut éradiquer le fléau de la précarité qui constitue presque la règle des débuts de carrière et tend à s’institutionnaliser pour la suite. La précarité va de pair avec la généralisation de la recherche sur projet et les appels d’offres, qui déstructurent les équipes de travail et mettent à mal la notion de carrière. Encore une fois, nous n’avons pas eu de réponses concrètes. Seuls ont été évoqués « mille postes » pour renforcer des universités particulièrement en manque (quel type de postes ? quelles fonctions ? pour quelles universités ?).

L’abrogation de la loi LRU et l’arrêt des processus IDEX sont pour nous des incontournables. Ce n’est pas l’avis du Ministère, qui a dit préparer pourtant une nouvelle loi pour le début de 2013. Une loi de type LRU « arrangée » ? Une « rectification » d quelques dysfonctionnements des IDEX sans en toucher l’essence ? Point de clarification.

Enfin, aucune réponse n’a été donnée pour le volet « moyens » absent des assises, ni pour l’objectif suprême de réduction des déficits dans le cadre de l’application des traités européens, surtout du TSCG que le gouvernement s’apprête à ratifier sans référendum et débat démocratique, en niant sa nocivité. Les arbitrages se feront à Bercy, le Ministère « espère » échapper à des réductions drastiques et maintenir le statu quo. Une explication savante sur la différence entre « déficits » et « déficits structurels » n’a pas réussi à nous convaincre que les moyens des laboratoires seront à la hauteur du « changement » que les collègues attendent de la gauche au pouvoir, ni que les universités auront les moyens humains et financiers pour fonctionner sans se soumettre à la recherche effrénée de financements venus de divers « partenaires » et sans augmenter les frais de scolarité.

Les questions concernant la formation, la vie étudiante, l’ouverture à l’Europe et au monde au delà de la logique concurrentielle, le rôle des SHS au sein de la recherche et leur lien avec les autres disciplines dans un cadre de réelle interdisciplinarité n’ont trouvé aucune réponse en l’absence des conseillers ministériels en charge de ces dossiers. Le conseiller vie étudiante s’est éclipsé au milieu de la rencontre, et celui des SHS, pourtant annoncé dans la délégation ministérielle, n’a pas daigné nous accorder un peu de son précieux temps : nous n’avons pas forcément apprécié ce désistement de dernière minute. Surtout que nous, nous n’avons pas oublié le tollé soulevé par ses déclarations sur les SHS dont il souhaitait ni plus ni moins l’éviction du CNRS et le reversement aux universités (comme « béquilles » de formation « culturelle générale » ?).

En conclusion, nous n’avons pas eu l’impression que le « changement » du slogan préélectoral est à l’ordre du jour, ni pour « maintenant », ni pour l’avenir proche. C’est pourquoi le Front de Gauche, grâce à son atelier législatif lancé à la fête de l’Humanité, se donnera comme objectif d’être à la pointe des luttes et mobilisations de la communauté scientifique qu’il appelle de ses vœux.

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